Le
Dr Jean-Yves Metzger : « Informer les médecins généralistes, pour
qu'ils pensent à cette maladie » (photo Michel Petry)Aider les médecins à diagnostiquer le plus tôt possible des troubles bipolaires est le propos d'une conférence qui sera animée par le Dr Bernard Guitton, psychiatre des hôpitaux de Nantes, ce mardi à 20 heures, à l'école d'infirmière de Colmar. « Les troubles bipolaires sont des troubles sévères de l'humeur, qui touchent de 1 à 3 % de la population », indique le Dr Jean-Yves Metzger, chef du service de psychiatrie à l'hôpital Pasteur et organisateur de cette conférence. La maladie se caractérise par une alternance de phases dépressives et d'excitation. Elle est dite sévère car elle entraîne une surmortalité des malades, jeunes la plupart du temps : 25 % d'entre eux tentent de se suicider et 15 % réussissent leur suicide. Décelée au XIXe siècle, cette maladie était appelée « psychose maniaco-dépressive ». Une loi de 2004 la place désormais dans les 100 objectifs de santé publique pour la période 2004-2008. Si le Dr Metzger ressent le besoin d'informer et les médecins et le public sur les troubles bipolaires, c'est que dans la moitié des cas, le diagnostic n'est porté qu'après cinq ans. Or des troubles associés doivent faire suspecter cette maladie : addiction à la drogue ou à l'alcool, troubles anxieux, état dépressif ou excité. Depuis quelques mois, l'hôpital Pasteur a mis en place des groupes de paroles ouverts aux malades et à leur famille : les participants à la conférence pourront les rencontrer.
Source : L'Alsace du mardi 6 décembre 2005
Le
Dr Jean-Yves Metzger : « Informer les médecins généralistes, pour
qu'ils pensent à cette maladie » (photo Michel Petry)
Euphorie, abattement, agressivité, états de tristesse et de souffrance morale : il s'agit peut-être de troubles bi-polaires. Une maladie peu connue, mais qui peut se traiter. A condition d'être bien diagnostiquée.
C'est un thème « grand public » qui sera abordé lors de la prochaine réunion organisée dans le cadre des « conférences de recyclage » de l'hôpital Pasteur à Colmar. Il y sera question des troubles bipolaires. Une maladie qui, si elle ne touche qu'environ 1 % de la population, induit de sérieuses perturbations d'ordre social chez ceux qui en souffrent et pour leur entourage (elle est d'ailleurs mentionnée dans le rapport d'objectifs du programme de politique de santé publique 2004/2008). C'est une maladie peu connue, mais qui pourrait être décelée et traitée plus tôt si les médecins généralistes ou l'entourage immédiat étaient mieux informés. D'où l'intérêt d'une conférence d'information comme celle qui se tiendra mardi à Colmar.
Cycle excitation-abattement
« Première observation : ne pas confondre les troubles bipolaires
avec une classique dépression », prévient le Dr Jean-Yves Metzger, médecin-chef
du centre psychothérapique de l'hôpital Pasteur. « Il y a quelques
similitudes entre les deux affections (qui sont d'ailleurs à l'origine de la
non-détection de ces troubles, souvent confondus avec une dépression). Il
existe un schéma de diagnostic désormais bien établi pour les troubles
bi-polaires. Et notamment une alternance de phases d'excitation (euphorie, débit
accéléré de la parole, dépenses inconsidérées, irritabilité, hyperactivité
sexuelle, sentiment de puissance, projets démesurés, etc.) et d'abattement (état
de tristesse, perte du plaisir et de tout intérêt, sentiment de culpabilité,
fatigue, idées noires, troubles de l'appétit et du sommeil). Aux « pics »
de ces phases, on constate une désocialisation du patient, aussi bien dans sa
vie professionnelle que familiale ou dans ses relations avec les autres.
D'autant que ces situations peuvent s'accompagner temporairement de prises
d'alcool ou de drogues ».
Il existe des traitements médicamenteux. Et notamment des thymorégulateurs :
« Ils permettent d'« écrêter » les pics des phases extrêmes.
Mais encore faut-il avoir diagnostiqué la maladie ».
Une fois décelée, cette pathologie se traite également sous la forme de
groupes de paroles. C'est le cas à Colmar où, depuis mars 2005 une quinzaine
de patients participent à des réunions mensuelles (tous les 2e mercredi du
mois de 18 h à 20 h, bâtiment 45 de l'hôpital
Source : Michel Thévenin, DNA du samedi 3 décembre 2005
Aider les médecins à diagnostiquer le plus tôt possible des troubles bipolaires est le propos d'une conférence qui sera animée par le Dr Bernard Guitton, psychiatre des hôpitaux de Nantes, mardi 6 décembre à 20 h 30, à l'école d'infirmière de Colmar. « Les troubles bipolaires sont des troubles sévères de l'humeur, qui touchent de 1 à 3 % de la population », indique le Dr Jean-Yves Metzger, chef du service de psychiatrie à l'hôpital Pasteur et organisateur de cette conférence. La maladie se caractérise par une alternance de phases dépressives et d'excitation. Elle est dite sévère car elle entraîne une surmortalité des malades, jeunes la plupart du temps : 25 % d'entre eux tentent de se suicider et 15 % réussissent leur suicide. Décelée au XIXe siècle, cette maladie était appelée « psychose maniaco-dépressive ». Une loi de 2004 la place désormais dans les 100 objectifs de santé publique pour la période 2004-2008.
Antécédents familiaux
Si le Dr Metzger ressent le besoin d'informer et les médecins et le public sur les troubles bipolaires, c'est que dans la moitié des cas, le diagnostic n'est porté qu'après cinq ans. Or des troubles associés doivent faire suspecter cette maladie : addiction à la drogue ou à l'alcool, troubles anxieux, état dépressif ou excité… Sont principalement touchées des personnes ayant déjà des antécédents dans leur famille (des travaux menés en génétique le confirment), celles souffrant d'une grande sensibilité au stress et étant particulièrement fragiles psychiquement. Si les patients disent ne jamais pouvoir guérir complètement de cette maladie, des soins existent pour permettre de la stabiliser et vivre presque normalement : psychothérapie et thymorégulateurs associés à des antidépresseurs ou à des antipsychotiques. Depuis quelques mois, l'hôpital Pasteur a mis en place des groupes de paroles ouverts aux malades et à leur famille : les participants à la conférence pourront les rencontrer.
Écouter
Conférence sur les troubles bipolaires par le Dr Bernard Guitton, mardi 6 décembre à 20 heures, à l'école d'infirmière de Colmar.
Source : L'Alsace du jeudi 1er décembre 2005